Juillet & août / July & August 2024
Belfast

2023
Exposition Université de la Réunion

2021
Colloque Poitiers - Justice, Instituion, Média

2020
Revitalisation linguistique et révolution en Irlande

Revitalisation linguistique et révolution en Irlande

La question de la langue irlandaise a toujours été passionnée en Irlande. Langue ancienne, réprimée au moment de la colonisation britannique, elle a toujours résisté en tant que langue littéraire, y compris pendant les vagues successives d’invasions Viking, normande et anglaise. La « famine » a cependant porté un coup presque fatal à la langue vernaculaire à partir de l’année 1845. La privation de nourriture décima la population d’Irlande et motiva le départ de nombreux Irlandais vers les États-Unis notamment. Le contexte de présence britannique dans l’île accéléra le déclin de la langue qui disparut pour ainsi dire, de certaines régions du pays. Un mouvement nationaliste puissant, profondément ancré dans la culture de l’Irlande, entreprit de valoriser la langue irlandaise dès le XVIIIe siècle. Le renouveau celtique du siècle suivant est à replacer dans une volonté de mise à l’honneur de l’héritage culturel du pays, à la fois littéraire et linguistique. Le goût pour la langue irlandaise fut la grande préoccupation de la Ligue Gaélique qui vit le jour en 1893. L’association qui se proposait de promouvoir l’utilisation du gaélique dans la vie quotidienne, regroupa des catholiques et des protestants désireux d’œuvrer pour la cause de la langue irlandaise. Elle devint un mouvement de masse, et obtint de grandes avancées sur le plan de la revitalisation de la langue irlandaise. Mais le bouleversement politique de l’Irlande constitué par la partition de l’île en 1921, a entravé une évolution harmonieuse de la situation linguistique de l’Irlande. La naissance de l’Irlande du Nord, constituée de six des neuf comtés de l’Ulster, dans un contexte de sectarisme et de violence, ne pouvait que compliquer une situation déjà difficile pour la langue irlandaise dans cette partie de l’île. Sans statut, davantage marginalisé, le gaélique serait pourvu d’une force symbolique extrêmement puissante par l’implication des militants républicains incarcérés, en particulier dans les années 1980. Les prisonniers républicains de Long Kesh ont admirablement assuré la revitalisation de leur langue ancestrale pendant leur incarcération, parfois nus sous leurs couvertures, assurant des leçons de grammaire de cellule à cellule, sans matériel la plupart du temps. Ce faisant, ils ont poursuivi l’œuvre de la Ligue Gaélique, mouvement censément apolitique à sa naissance, mais qui mit bel et bien le pays sur la voie de la Révolution en 1916. Ils ont ainsi oeuvré pour la revitalisation de la langue irlandaise dans la province britannique séparée du reste de l’Irlande, où la langue anglaise avait également trouvé sa place tôt dans son histoire...

Juillet 2019 / July 2019
Irlande du Nord

Juin / June 2019
Symposium UC Berkeley (E.U.)

Avril / April 2019
Conférence à UC Berkeley

Avril / April 2019
Annonce conférence UC Berkeley (E.U.)

Political Imagery and Bonfires in Northern Ireland

Visual displays play an important political role in Northern Ireland. They are often the most visible sign of sectarian division and attitudes in a society still marked by division thirty years after the end of the so-called ‘Troubles’. Violence still prevails in that country and sometimes it coalesces around Orange marches, especially during the month of July. July 12, known as "the Twelfth," celebrates the victory of William of Orange at the Battle at the Boyne against the English Catholic King James II in 1690. The celebrations traditionally involve visual displays, in particular large outdoor wall murals and bonfires. The issue of bonfires has been a tricky and contentious subject in recent years, frequently creating weeks of tension each summer. The aim of this talk is to examine recent developments in the older bonfire tradition and to analyze how these celebrations act as social paradigms which entertain and indeed seek to encourage separation between the Catholic and Protestant communities of Northern Ireland.

Juillet 2018 / July 2018
Irlande du Nord

Juillet 2017 / July 2017
Irlande du Nord

Mars & Avril / March & April 2016
Exposition à Dublin City University (Irlande)

Mars 2016
Exposition University College Cork (Irlande)

Mai / May 2016
Colloque/ Expo U. Laval, Québec, (Canada)

Juin & Juillet / June & July 2016

Août / August 2015
Irlande du Nord

Juillet / July 2015
Irlande du Nord

Juin / June 2015
Article

Un Parlement Protestant pour un Peuple Protestant

L’Irlande du Nord, née de la partition de l’Île en 1921, reposa d’emblée sur le découpage de l’Ulster, afin de garantir qu’une partie de ses habitants, les protestants, y soient majoritaire. Cette province fut en effet amputée d’une partie de ses comtés2, l’Uster comptant à l’origine neuf comtés et non six. Elle mit en place une véritable ségrégation au sein de sa population bi confessionnelle, privant la minorité catholique des mêmes droits. Il y aurait un « parlement protestant pour un peuple protestant », selon le mot d’ordre de Lord Craigavon, reprenant les termes d’un discours prononcé en avril 1932 par le premier ministre de l’époque, James Craig, à la suite de manifestations houleuses de chômeurs catholiques. L’affirmation de la prééminence des protestants à qui le pays devait appartenir reposait sur la condition que cette majorité ne changerait pas en pourcentage et constituerait donc un système pérenne. Il s’agissait là d’un pari risqué qui présentait d’autant plus de dangers que l’histoire de l’Irlande, ponctuée de révoltes et de soulèvements, est marquée par la résistance à la présence anglaise et que la séparation de l’île, décidée à la suite d’une guerre d’indépendance meurtrière, ne satisfaisait aucun belligérant. Elle ne convenait même pas aux unionistes qui deviendraient minoritaires au sein du Royaume-Uni alors qu’ils souhaitaient avant tout, demeurer britanniques. Au sein de la classe dirigeante, l’Ordre d’Orange, minoritaire, sectaire et élitiste, a joué un rôle majeur dans l’histoire de cette province du Royaume-Uni. Les célébrations qu’il organise continuent d’occuper une fonction importante en Irlande du Nord. Les marches qui ponctuent le calendrier presque la moitié de l’année montrent bien combien cette population est cloisonnée, chaque membre du cortège remplissant une fonction précise, déterminée par sa place dans la société. Ainsi, la population protestante n’a présenté d’unité que lorsqu’elle était majoritaire. Lorsque cette majorité a basculé, et que l’inversion de population a été révélée au public à la fin de l’année 20124, des manifestations sporadiques sont apparues et la situation demeure confuse depuis lors. Ce mouvement de colère s’est particulièrement manifesté au moment où le symbole de l’union nationale, l’Union Jack, a été retiré de l’hôtel de ville de Belfast de façon permanente. La réaction d’une partie de la population, minoritaire et dénuée de toute organisation, fut démesurée. Les répercussions se font encore sentir dans une société très divisée, marquée par les tensions d’un conflit...

Juillet / July 2014
Belfast (Irlande du Nord)

Mai / May 2014
Belfast (Irlande du Nord)

Août / August 2013
Irlande du Nord

Juillet / July 2013
Irlande du Nord

Juin / June 2013
Belfast (Irlande du Nord)

Mai / May 2013
Irlande du Nord

Avril / April 2013
Irlande du Nord

Février / February 2013
Belfast (Irlande du Nord)

Janvier 2013 / January 2013
Belfast / Derry, Irlande du Nord

Juillet / July 2012
Irlande du Nord

Juillet / July 2011
Irlande du Nord

Juillet / July 2010
Irlande du Nord

Septembre / September 2009
Fresques et marches orangistes

Fresques et marches orangistes

Des heurts opposent presque chaque année certains habitants des quartiers catholiques nord irlandais et les forces de police, en marge de la principale marche orangiste qui se déroule habituellement le 12 juillet. En 2009, le défilé a eu lieu le lundi 13, car les orangistes ne défilent pas le dimanche et des incidents ont éclaté au Nord de Belfast, à l’issue de la marche et dans les jours qui ont suivi. Sur les images de ces affrontements, diffusées par les caméras de télévisions étrangères, on distingue, de nuit, des jeunes gens cagoulés, jetant des cocktails Molotov en direction des forces de police. Celles-ci, plutôt passives, tâchent principalement d‘éteindre les incendies naissants. En Irlande du Nord, les chaînes de télévision font en revanche le lien entre les marches orangistes ayant lieu dans la journée – images par ailleurs retransmises –, et les incidents se déroulant plus tard dans la soirée, parfois pendant plusieurs jours consécutifs.

On perçoit bien dans le reportage d’ITN News du 13 juillet 2009 (Independent Television News1), les causes de l’hostilité ambiante, perceptible au passage des « Orangistes », apparemment très pacifiques. On remarque d’une part le nombre important de drapeaux et d’insignes portés par les hommes qui défilent. D’autre part, on voit bien que la parade traverse une zone urbaine sous escorte policière, suscitant à l’évidence l’animosité des habitants du quartier dit « nationaliste » : les images nous permettent de faire le lien entre les deux événements – manifestation « culturelle » orangiste (car c’est ainsi que les Protestants la définissent) et réaction « nationaliste ».

En Irlande du Nord, le terme « nationaliste » désigne les partisans de la réunification de l’île, c’est-à-dire une majorité de Catholiques. À partir de 1970, ce terme a plutôt été attribué aux modérés, et s’oppose aux « républicains » prônant quant à eux la lutte armée. Ces derniers se sont opposés pendant des décennies aux « loyalistes », fidèles à la couronne britannique, également partisans du recours à la force. L’Ordre d’Orange est une sorte de franc-maçonnerie protestante...

Juillet / July 2009
Irlande du Nord